Drame - VO
De Maxime Giroux
Avec Martin Dubreuil, Romain Duris, Reda Ketab, Sarah Gadon
Canada (Québec)
2019
95 min
(13+ V)

Pendant la deuxième guerre mondiale, Philippe, un déserteur québécois, se réfugie dans l'Ouest américain en survivant grâce à des concours d'imitation de Charlie Chaplin. Durant son retour vers le Québec, il fait la rencontre de plusieurs individus sous l'emprise d'une folie destructrice.

« Si une bonne part de la charge émotionnelle dégagée par FÉLIX ET MEIRA tenait à l’identification à un univers concret, réaliste, La grande noirceur multiplie à l’inverse les possibles allégoriques, engendrant un plaisir distinctement cérébral. » (Le Devoir)

INVITÉS SPÉCIAUX : Maxime Giroux, réalisateur et Martin Dubreuil, acteur


À propos du film
par Laurie-Anne Bossé
Étudiante de 2e année, Arts, Lettres et communication : cinéma, Collège Montmorency

Ce drame de 95 minutes, quatrième long-métrage de fiction du réalisateur Maxime Giroux, a été sélectionné dans la catégorie de meilleur film au Tokyo International Film Festival ainsi qu’au Toronto International Film Festival pour le meilleur film canadien. La grande noirceur raconte le pèlerinage dans l’Ouest américain d’un québécois, Philippe, qui fuit la conscription ayant eu lieu pendant l’époque de Duplessis. 

Tout au long du film, on suit un personnage presque muet, qui rencontre des événements pires que ceux qu’il a fuis. Le scénario allusif comporte plusieurs anachronismes et cela nous amène à nous demander si l’époque dans laquelle se déroule le film est bien celle des années 1940, ou si c’est plutôt un présent parallèle, peut-être même un futur imaginé? Bref, les péripéties s’enchaînent et Philippe subit. Le film montre alors le voyage en lui-même, plus que la destination finale. La grande noirceur semble alors décrire non pas seulement l’époque vécue par les Québécois, mais toutes les noirceurs possibles. Par exemple, le film, à travers chacune des rencontres que fait le personnage principal, aborde l’écart entre les riches et les pauvres et le rêve américain, de façon plutôt négative.

Pour continuer, le réalisateur utilise plusieurs procédés formels pour créer l’ambiance de mystère et de doute qui plane tout au long du film. Le long-métrage comporte des plans et des transitions assez déroutantes, par exemple lorsque le protagoniste s’endort à l’extérieur, le soir, et se réveille dans la neige au matin. Les ellipses provoquent le sentiment de questionnement constant chez le spectateur. Aussi, les images montrent tantôt des déserts lumineux, tantôt des endroits sombres et clos, mais celles-ci sont toujours extraordinaires et contemplatives. Bref, les multiples procédés permettent une interprétation différente pour chaque spectateur.

Un film saisissant. Après la projection, nous aurons la chance de recevoir Maxime Giroux, accompagné de Martin Dubreuil, l’acteur qui incarne le rôle principal. Nous pourrons échanger sur nos interprétations et vous pourrez questionner nos invités spéciaux. À ne pas manquer.