Drame sentimental - VOSTF
De Desiree Akhavan Avec Chloë Grace Moretz, Steven Hauck, Kerry Butler, Sasha Lane. États-Unis. 2017. 91 min. (13+)
Grand Prix du jury au Festival de Sundance 2018
Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses, où Cameron vient de poser ses valises. La voilà̀, comme ses camarades, livrée à Mme Marsh qui s’est donnée pour mission de remettre ces âmes perdues dans le droit chemin. Parmi les pensionnaires, tous partagent cette même fêlure, ce désir ardent de pouvoir aimer qui ils veulent.
La réalisatrice fait montre d'un art du montage particulièrement inspiré, tricotant avec vivacité ellipses et flashbacks. - Médiafilm
À propos du film,
par Laurie-Anne Bossé
Étudiante, 2e année, cinéma, Collège Montmorency
Gagnant du Grand Prix du jury au Sundance Film Festival et récipiendaire de plusieurs nominations dans plusieurs festivals, ce deuxième long-métrage de Desiree Akhavan traite de l’homosexualité au début des années 1990. Cameron, le personnage principal est envoyé dans un camp chrétien qui a pour but de « guérir » l’attirance pour le même sexe qu’éprouvent les jeunes qui y séjournent. Ce type de thérapie est encore légal dans 41 états des États-Unis.
L’histoire, vue à travers le regard de Cameron, 17 ans, dénonce la mentalité plutôt fermée qu’a la religion chrétienne envers la communauté LGBTQ. On remarquera aussi la critique de la place de la religion aux États-Unis. L’époque dans laquelle se déroule le film (années ‘90), demeure d’actualité, puisque la légalisation du mariage homosexuel chez nos voisins du sud remonte à seulement 3 ans (juin 2015). La conversion voulue par ce genre de thérapie est critiquée tout au long du film tout de même parsemé d’ironie et d’humour.
L’utilisation de gros plans nous rapproche des personnages et nous aide à mieux les comprendre et à avoir accès à leur psychologie. Ce qu’ils vivent est difficile, car certains ne comprennent pas ce qui leur arrive, attribuable à un manque d’éducation à propos des différentes orientations sexuelles. Les plans sont souvent fixes et le rythme du film est plutôt lent, ce qui ramène le spectateur au sérieux du thème abordé. Les couleurs, mélange de scènes froides et chaudes, sont évocatrices de l’ambiance désirée par la réalisatrice. Puis, la lumière très naturelle rend les images réalistes. Le film est agréable à regarder et les nombreuses scènes en extérieur le rendent lumineux en contraste avec le drame que vit Cameron Post.
Durant l’heure et demie que vous passerez devant La rééducation de Cameron Post, parfois vous rirez, parfois vous serez en colère et parfois, vous aurez envie d’aller consoler Cameron. Ce long-métrage vous fera passer par un spectre d’émotions contradictoires et il vous ouvrira les yeux sur les situations que les jeunes LGBTQ peuvent vivre, encore aujourd’hui.