Plateau double
Rymz
Véritable étoile du rap au Québec, Rymz fait courir les foules depuis quelques années déjà. Avec plus de 30 000 albums vendus en carrière et des centaines de spectacles sous sa ceinture, tant en solo qu’en groupe, l’auteur-interprète maskoutain et montréalais d’adoption s’est établi comme un incontournable de la scène hip hop québécoise avec la parution de son album Indélébile en décembre 2014. Fort d’un « following » digne de certaines vedettes, Rymz s’est ensuite offert une sérieuse option au trône du rap québécois avec la parution de son deuxième opus Petit Prince en avril 2016, l’album qui l’a fait connaître par les médias, l’industrie en général et qui s’est hissé au sommet des ventes au Québec tout en permettant au MC d’enligner les salles pleines aux quatre coins de la province.
Véritable bête de scène, Rymz est l’ennemi public numéro 1 de la musique de «matante». Armé d’un talent indéniable pour les mots et les assonances, Rymz nous livre des textes provocateurs et imagés sur des compositions aussi lourdes que grasses et toujours chargées d’une forte dose émotive. Le jeune auteur-interprète possède un «flow» impeccable et varié qui nous emporte dans ses peintures sonores qu’il livre avec rage et puissance.
Accompagné de son DJ - le célèbre producteur montréalais Shash’U - et de son batteur, Rymz se produit sur scène armé de «punch-lines» et d’une énergie contagieuse qui rapelle les spectacles de rock tout en faisant réfléchir par ses paroles songées. Son talent sur scène l’a transporté aux quatre coins du Québec au fil des dernières années alors qu’il s’est produit en spectacle près de 300 fois avec des participations notoires dans le cadre de plusieurs grands festivals et ayant foulé certaines des plus grandes scènes du Québec.
Lary Kidd
Lary Kidd. Il a l’arrogance de sa lucidité. Il fait portrait, expose une génération qui n’a par ailleurs aucun mal à se faire voir. L’empoigne pour mieux la montrer, mais comme pour ce qui l’entoure, plus il s’acharne à la saisir, plus ça lui glisse entre les doigts.
Lary témoigne d’une génération posée en victime définitive de son époque, d’une génération qui tient à reprendre le contrôle de sa vie, à décider par et pour elle-même, ce qu’on lui refuse de toute évidence. De cette frustration rejaillit la forte tentation de s’abandonner aux courants de la nuit; ainsi taraudée, cette jeunesse se laisse parfois étourdir. Mais comme pour ce qu’elle ressent, plus elle se complaît dans l’ivresse, plus elle ploie sous le besoin de reprendre les rênes de son existence. Lary n’y fait pas exception. Pris entre la folie et la stabilité, entre les charges de son inconscient et le mur de sa conscience, il dépeint un paysage morose et sans issue, jalonné d’images abstraites esquissant cet état si particulier.
Sur Contrôle, premier album solo du rappeur à paraître chez Coyote Records, Lary réaffirme son statut de meneur de la dernière vague du rap québécois. Il y renouvelle sa plume, se faisant plus sombre et plus incisif : il nous parle des affres du succès, des corollaires de la mode, de la mauvaise influence qu’ont les clichés rap sur une génération qui les méprend pour les voies gardées de l’émancipation. Inspiré par le rythme et la mélancolie de Joy Division, The Weeknd et Danny Brown, Lary démontre encore une fois son habilité langagière, échafaudant des structures complexes et polysémiques en phase avec la densité du propos.
Principalement reconnu pour son travail au sein du groupe Loud Lary Ajust, qui cumule des concerts à guichets fermés au Métropolis et au Club Soda, Lary Kidd se fait ici plus que jamais maître de son art. Les coudées franches, il nous livre un album dialectique dont le dialogue, tenu avec lui-même, nous ouvre une brèche sur les abîmes insoupçonnées des vingtenaires du troisième millénaire.