Du 8 au 19 août 2017, la Salle André-Mathieu à Laval s’apprête à présenter la pièce Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?, jouée pour la première fois à Montréal au mois de mai dernier. Le texte, tiré du film français à grand succès de Philippe De Chauveron, est ici adapté pour le théâtre en version québécoise, par Emmanuel Reichenbach. Le thème des relations amoureuses interculturelles, parfois confrontées aux préjugés racistes au sein de la famille des amoureux, y est abordé avec beaucoup d’humour et de dérision. Pour l’occasion, nous avons eu la chance de nous entretenir avec l’actrice Micheline Bernard qui interprète le rôle de Marie – la mère de quatre filles tombées respectivement amoureuses d’un Arabe, d’un Juif, d’un Chinois et… d’un Franco-ivoirien !

  

Une satire du racisme et de l’extrême 

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?  est une comédie sans filtre, qui nous plonge au sein d’une famille « québécoise pur souche » vivant à Laval. Alain et Marie Bouchard ont quatre filles, dont trois ont déjà fait un mariage interculturel. Nationaliste jusqu’au bout et raciste sans trop le savoir, le père (interprété par Rémy Girard) rêve que la dernière de leurs enfants se case avec un Québécois. Secondé par la mère, jouée par Micheline Bernard, il va tenter d’orchestrer une rencontre suivie d’un mariage entre un Lavallois et leur plus jeune fille, pour que leur dernier espoir ne leur file pas entre les doigts… Sans savoir que celle-ci compte déjà bien leur présenter un Franco-ivoirien rêvant de faire une carrière d’acteur!

Ce scénario permet de confronter différentes cultures, religions et valeurs au sein des réunions familiales organisées par les Bouchard. Les divergences de points de vue sont tournées subtilement à la dérision, afin de mettre en lumière les préjugés que chacun d’entre nous pouvons avoir, sans même nous en rendre compte. Au-delà de ça, l’aspect difficile et on ne peut plus actuel de l’extrémisme – notamment politique – est aussi abordé. Micheline Bernard nous confie : « Ce que je trouve fantastique en parlant avec le public, c’est que c’est vu comme une comédie qui touche à quelque chose de sensible. Ça aurait pu être malhabile, pourtant sur un sujet délicat, on arrive à rire : c’est « signifiant », cette pièce! »

 

Une équipe soudée, prête à conquérir le cœur du Québec!

Pour divertir le public, une équipe nombreuse et investie a été réunie : douze acteurs interagissent en même temps sur scène, une distribution considérable que l’on retrouve peu ces temps-ci au théâtre. Tout ce beau monde a été préparé par la metteure en scène Denise Filiatrault, 86 ans mais toujours aussi dynamique et efficace! Micheline Bernard a beaucoup d’admiration pour elle, et explique : « Une des grandes qualités de Denise est qu’elle a vraiment le sens du timing et des bonnes répliques. Or, la vitesse est importante… La comédie est une des choses les plus difficiles, on le dit souvent, parce qu’il doit y avoir un rythme, on doit laisser les gens s’amuser et ne pas embarquer sur leurs rires. On doit être très à l’affût tout en s’abandonnant en même temps, c’est un travail intéressant. Denise regarde et écoute beaucoup tout en mettant en scène, c’est agréable, on peut avoir confiance. »

La troupe a d’abord présenté le fruit de son travail investi pendant un mois de représentations à Montréal, à cheval sur mai et juin derniers. Elle commence à présent sa grande tournée partout au Québec jusqu’à début décembre, dont dix représentations à la Salle André-Mathieu à Laval du 8 au 19 août prochain. C’est un beau défi de tourner aussi longtemps, en particulier quand on pense à l’équipe nombreuse et aux décors qui doivent être transportés. Mais Micheline avoue avoir conscience du privilège qu’elle a de pouvoir se promener pendant plusieurs mois avec la pièce, et nous avoue : « Ça m’excite beaucoup de présenter la pièce en région, j’ai hâte de voir comment ça va être reçu, même si je pense que ça va super bien l’être parce qu’il y a beaucoup de rires et de dérision sur les gens de Montréal. Il y a sûrement des jokes qui vont être prises différemment. »

 

Un rendez-vous lavallois à ne pas manquer, donc, à la Salle André-Mathieu du 8 au 19 août prochain.  Pour vous procurer vos places et en savoir plus sur la pièce, cliquez ici.